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Antoine Bertrand
1 avril 2017

L'Écosse veut un nouveau référendum

La Première ministre écossaise a annoncé ce lundi 13 mars qu'elle allait demander l'organisation d'un nouveau référendum d'indépendance fin 2018 ou début 2019. Nicola Sturgeon l'a annoncé le jour où le gouvernement britannique a déclenché le Brexit, faisant planer une menace d'éclatement du pays (voir la vidéo en tête de cet article). "J'estime qu'il est important que l'Ecosse soit en mesure de décider de son futur (...) avant qu'il ne soit trop tard", a indiqué à Edimbourg la Première ministre et chef des indépendantistes du SNP. Une telle consultation requiert toutefois l'accord du gouvernement écossais puis du gouvernement conservateur britannique et de la Première ministre Theresa May. Et la partie s'annonce serrée: le gouvernement britannique a aussitôt répondu, jugeant qu'une nouvelle consultation serait un "facteur de division" et créerait "une énorme incertitude économique au pire moment possible". L'annonce de Nicola Sturgeon n'est pas une complète surprise mais fait resurgir le spectre d'une division du Royaume. L'Ecosse s'était prononcée à 62% contre la sortie de l'Union européenne en juin dernier, 52% des Britanniques ayant choisi le Brexit. Un précédent référendum en 2014 s'était soldé par un non à l'indépendance récoltant 55% des voix. Mais selon un sondage BMG publié lundi, 48% des Ecossais y sont aujourd'hui favorables. Mais Theresa May peut-elle vraiment empêcher un nouveau référendum? Ce serait prendre le "risque de pousser l'opinion publique dans les bras de l'indépendance", estime Mark Diffley, directeur Ecosse de l'institut Ipsos Mori. L'option la plus probable, développe-t-il, serait que la Première ministre accorde un nouveau vote sous "conditions", en exigeant par exemple "qu'il ne puisse pas avoir lieu avant que l'accord sur le Brexit ne soit conclu" avec l'UE, soit pas avant 2019. Nicola Sturgeon, qui jouera vraisemblablement son poste avec cette consultation, devra aussi présenter un projet économique solide et ambitieux pour l'Ecosse, qui a accusé un déficit de 15 milliards de livres (17,4 milliards d'euros) pour l'exercice 2015-16, conséquence notamment de l'arrivée à maturité des champs pétroliers de mer du Nord et de l'impact de la chute des cours mondiaux. Les députés britanniques ont approuvé lundi la loi autorisant le gouvernement britannique à activer l'article 50 du Traité de Lisbonne qui déclenchera le divorce d'avec l'Union européenne. La chambre des Communes a rejeté les deux amendements introduits par la chambre des Lords, la chambre haute du parlement britannique, qui doit maintenant donner à son tour son accord final à la loi. Une fois approuvé par la Reine, il reviendra à Theresa May de notifier la sortie de Londres de l'UE à Bruxelles.

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