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Antoine Bertrand
11 octobre 2018

La part des soins non programmés dans l’activité des professionnels de santé

La dernière enquête exhaustive connue sur les soins non programmés en France est une étude DREES datant de 2004. Sur la base d’un questionnaire adressé à un échantillon de médecins, cette étude établissait à 12 % (35 millions de consultations) la part d’activité des généralistes libéraux consacrée aux soins non programmés. Alors même que la sociologie et les comportements des médecins ont significativement changé on ne dispose d’aucune évaluation actualisée depuis. Cependant, selon une enquête de l’URPS Île-de-France de juin 2015 à laquelle 2 822 professionnels, toutes spécialités confondues, ont répondu, 26 % de ces professionnels acceptent des demandes de soins non programmés. Les plus sollicités (6 à 10 demandes par jour) sont les pédiatres et les généralistes. 97 % des demandes se concentrent en fin de journée (entre 18 et 20h). Face à ces demandes, l’attitude des professionnels interrogés se répartit comme suit : - 54 % des médecins dispensent des conseils téléphoniques et une prise de rendez-vous ultérieure ; - 29 % orientent le patient vers un confrère de même spécialité ; - 17 % orientent le patient vers un centre de régulation, comme le Centre 15. Il faut noter, s’agissant des zones urbaines, que, selon le livre blanc de SAMU – Urgences de France de 2015 précité, 60 % de la demande dans ces zones est absorbée par SOS Médecins. Dans le même temps, 23 % des médecins interrogés ont plus de trois rendez-vous non honorés par jour, et les médecins répondants estiment perdre en moyenne 40 minutes de consultation par jour. Selon l’URPS médecins libéraux Île-de-France, au niveau national, ce sont 100 millions de rendez-vous qui ne sont pas honorés chaque année. Une étude de l’URPS Franche-Comté de juin 2014, dont les résultats sont rapportés par Le Quotidien du Médecin du 20 novembre 2014, montre que pour 349 praticiens, dont 227 généralistes, 99 % des généralistes et 90 % des spécialistes déclarent accepter de recevoir en urgence des patients (la demande de soins non programmés étant entendue, dans cette enquête, comme une demande sur la demi-journée). Ils gèrent en moyenne 5,4 demandes de consultations non programmées par jour (et même 6,6 pour les généralistes), soit un tiers de leur activité. Seule une minorité de médecins (4,2 %) rejette toute demande de soins non programmés et un médecin sur dix en accepte plus de dix par jour. Néanmoins, 59 % des professionnels (49 % des spécialistes, 64 % des généralistes) se voient dans l’obligation de refuser les soins en urgence au-delà d’un certain seuil. Toutes spécialités confondues, le nombre moyen de refus pour une prise en charge le jour même est seulement de 1,75 patient par médecin. Les médecins libéraux conseillent au téléphone en moyenne quatre patients par jour, révèle l’étude (90 % des généralistes sont concernés par cette activité). L’enquête régionale précise que 46 % des médecins réservent dans leur agenda des plages spécifiques pour l’urgence – ce qui n’empêche pas 42 % d’entre eux de recevoir des patients non programmés supplémentaires en dehors de ces créneaux préférentiels.

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