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Antoine Bertrand
17 juillet 2017

Le futur du nucléaire Iranien

Signé en grande pompe le 14 juillet 2015, l'accord sur le nucléaire iranien consacrait le triomphe de la diplomatie américaine et de la coopération internationale pour la non-prolifération. Deux ans après, le texte est décrié à Washington et à Téhéran. Entré dans l'histoire sous son acronyme JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action), l'accord de Vienne fut une réussite indéniable pour le président américain d'alors Barack Obama et pour son secrétaire d'Etat John Kerry. Tout autant que pour le président iranien Hassan Rohani et son chef de la diplomatie Mohammad Javad Zarif. Paraphé aussi par la Chine, la Russie, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, mis en oeuvre depuis le 16 janvier 2016, le JCPOA prévoit un contrôle international de la nature purement civile et pacifique du programme nucléaire de Téhéran en échange d'une levée progressive de sanctions internationales qui ont étranglé l'économie iranienne. Mais durant sa campagne présidentielle, le milliardaire Donald Trump promet de "déchirer" le "pire" accord que les Etats-Unis aient jamais signé. Depuis qu'il est président, il n'a toutefois pas mis ses menaces à exécution. En mai, le républicain a même poursuivi la politique du démocrate Obama de levée des sanctions liées au nucléaire iranien. Son gouvernement a lancé un réexamen de sa position sur le JCPOA et doit décider une nouvelle fois, en principe lundi, de continuer ou non d'alléger les sanctions. Après la sortie de l'accord de Paris sur le climat, après la remise en cause de l'ouverture vers Cuba, Donald Trump assènerait un coup terrible à l'héritage de son prédécesseur s'il se retirait de facto du JCPOA. L'homme d'affaires a déjà pris le contre-pied de Barack Obama en resserrant les liens avec l'Arabie saoudite sunnite et en appelant à "isoler" le rival iranien chiite. Washington accuse Téhéran d'être une "menace" régionale, qui "déstabilise" directement ou via des groupes "terroristes" la Syrie, l'Irak, le Yémen ou le Liban. En outre, le Sénat a voté en juin un projet de loi en faveur de nouvelles sanctions contre Téhéran pour son "soutien à des actes terroristes internationaux". Le département d'Etat continue aussi de punir Téhéran pour ses missiles balistiques et le considère depuis 1984 comme un "Etat soutenant le terrorisme". Le JCPOA garde toutefois nombre de partisans à Washington. L'accord a permis de "supprimer une menace existentielle sur les Etats-Unis et leurs alliés", vante le groupe de pression Diplomacy Works, fondé par John Kerry et ses anciens conseillers. Ce lobby "encourage l'administration à re-certifier que l'Iran respecte l'accord pour pouvoir continuer à lever les sanctions à l'échéance de lundi". Car pour l'ancien chef de cabinet de M. Kerry, Jonathan Finer, "l'accord nucléaire fonctionne". "Il serait difficile de comprendre pourquoi l'administration voudrait créer une crise", dit-il à l'AFP. Dans une lettre à Donald Trump, 38 généraux et amiraux en retraite soulignent aussi que cet "accord international a permis de bloquer l'accès de l'Iran à l'arme nucléaire". D'après ces militaires, "l'Iran a démantelé les deux tiers de ses centrifugeuses, renoncé à 98% de son stock sensible d'uranium et bétonné le coeur de son réacteur à eau lourde". De fait, l'autorité onusienne de surveillance, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), avait félicité l'Iran en juin pour le respect de ses engagements.

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